Avant d’en arriver aux canapés actuels, au cours du XXème siècle, le canapé a connu une vraie évolution et a fait l’objet de créations fantasques des designers. Savant mélange entre le confort, l’esthétisme et des influences diverses, le canapé est devenu une pièce incontournable de l’ameublement. Passons en revue, de manière non exhaustive, quelques modèles de canapé qui ont marqué le XXème siècle et qui restent dans le patrimoine collectif.
Tout droit sorti de l’époque du Second Empire sous Napoléon III entre 1852 et 1870, le canapé lambrequin a toute sa place dans un intérieur de 1900.
Avec des formes arrondies, il se caractérise par une bordure festonnée à volants ou à franges, qui couvre le bas de caisse du canapé et sert à dissimuler ses pieds. Ce type de salon se décline sous forme de chaise longue ou de méridienne.
A partir des années 1910, l’Art nouveau fait son apparition, avec un mobilier à la fois richement décoré et coloré. Le mobilier empreint à l’Art nouveau est de forme arrondie, avec du bois ou du métal. Souvent comparé au rococo et au baroque, l’Art nouveau offre des inspirations végétales et animales, avec des fleurs, des plantes, des arbres, des insectes ou des animaux. Le canapé a des formes rondes avec des pieds en bois travaillés et un dossier courbé.
Il est bien difficile à croire que le canapé Kubus a été designé en 1910, par Joseph Hoffman, architecte autrichien, tant sa forme géométrique est contemporaine. Il a été présenté à l'exposition internationale de Buenos Aires sur le centenaire de l’indépendance argentine.
Avec ses carrés de cuir cousus, le canapé Kubus se détache complètement de l’Art nouveau, en une forme cubique et géométrique assumée. Résolument avant-gardiste, le canapé Kubus est un emblème du mobilier du XXème siècle.
Le XXème siècle est la période de la consécration pour le canapé Chesterfield. A quoi reconnaît-on ce type de canapé ? 4 éléments caractérisent le canapé Chesterfield : le capitonnage, le cloutage, un dossier bas et des bras arrondis.
L’origine de ce dernier remonte au XVIIIème siècle, en Grande-Bretagne. Bien que cette histoire reste une légende, voici une version de la naissance du canapé Chesterfield.
Lord Philip Stanhope, 4ème Comte de Chesterfield (1694-1773) fit une demande particulière à un artisan. Il lui commanda un canapé de cuir, dans lequel un homme pourrait s’asseoir sans froisser ses vêtements. Le premier canapé en cuir matelassé était né. Au moment de son décès, il fit la demande de transmettre ce salon à son filleul, qui le reproduit en plusieurs exemplaires.
Ce modèle de canapé va s’exporter dans le monde entier, en devenant un emblème du chic british, notamment dans les colonies britanniques. Inchangé depuis le 18ème siècle, le canapé Chesterfield garde son aspect rétro et vintage, tout en étant résolument moderne.
Dans les magazines déco ou les médias, il reste un incontournable. Caméléon, il s’adapte à tous les styles comme la version baroque en cuir argenté brillant.
Les années 20 sont une période florissante en matière d’ameublement. Les meubles se modernisent et deviennent plus fonctionnels. Avec l’arrivée de l’Art Déco, on joue plus sur des lignes épurées, la géométrie, les volumes en forme de cubes ainsi que des formes graphiques et figuratives. Le fauteuil club est dans la parfaite lignée de l’Art Déco, avec plus de profondeur.
Le canapé club est une création du XXème siècle, qui perdure encore aujourd’hui, grâce à ses lignes contemporaines et intemporelles. Le fauteuil de cuir est reconnu pour son confort.
Avec le canapé Chesterfield, le canapé club est devenu un incontournable de l’ameublement, qui traverse les années sans prendre une ride. C’est à la fin des années 20, que le fauteuil club va être introduit dans les clubs en France. Confortable, il se caractérise par son assise profonde et son dossier assez haut. Ses accoudoirs de forme ronde le rendent emblématique. Le fauteuil club va rapidement se décliner en canapé 2 places.
Le fauteuil club se caractérise par la présence de pieds discrets en bois et son cuir. Le fauteuil club authentique est doté d’un revêtement de cuir pleine fleur de mouton, le basane, qui est également utilisé pour la reliure des livres.
Avec un style résolument vintage, le canapé club peut avoir une forme arrondie, carrée ou avec un dossier à moustache.
Ultra moderne, le canapé Le Corbusier connaît un immense succès qu’à la fin des années 60 et reste un basique toujours vendu actuellement. Pourtant, il faut remonter à 1928 pour la conception de ce canapé.
Ce canapé est le fruit d’une rencontre entre Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand. En 1927, Le Corbusier réalise des dessins ergonomiques, sur les positions du corps idéales lorsque l’on est assis dans un siège.
La créatrice Charlotte Perriand va étudier ces croquis et crée une gamme de meubles conformes aux préconisations de Le Corbusier, dont des fauteuils à dossier basculant, des sièges ou des canapés. Le fauteuil club sera également une source d’inspiration.
Oeuvre d’art à part entière, le canapé Boca a été créé par l’artiste Salvador Dali, en 1936. Fasciné par l’actrice Mae West, qui est une véritable icône glamour, il lui voue un “culte” et va créer plusieurs éléments de décoration, qui sont exposés dans une pièce qui lui est dédiée au musée Dalí de Figueras, en Espagne.
Edité par le designer Gufram, le canapé Boca, d’après Wikipédia, il aurait été fabriqué en 1000 exemplaires, ce qui en fait une pièce rare. Aujourd’hui, il est possible de s’offrir la réédition de 1971 version Marylin Monroe, distribué par son éditeur d’origine Gufram, pour près de 7000 euros.
Si les années 40 sont marquées par la Seconde Guerre mondiale, le style 1940 se place sous le signe du luxe, avec des matériaux nobles, comme les lustres en pampille, le fer forgé, les meubles massifs, qui annoncent l’arrivée du living-room, dans les 50’s, au sein des salons. Les motifs sont chargés avec des bustes de femmes et en lien avec le monde marin comme les dauphins et les sirènes.
Les années 50 sont un peu un tournant en matière de mobilier. Avec une influence américaine, les meubles sont faits de matériaux modernes, comme l’acier, l’aluminium, le formica ou le plastique. Le mobilier a des formes droites et anguleuses, avec des pieds obliques assez fins, appelés “compas”. L’électroménager est la star des cuisines et fait office de meuble à part entière.
Designer danois, Arne Jacobsen aura marqué les années de son empreinte avec la chaise Ant en 1952, le fauteuil Egg et le siège Swan, créés en 1958. Conçus pour l’Hôtel royal de Copenhague dont Jacobsen est responsable, ces 2 derniers connaissent un succès phénoménal.
Enveloppant, la chaise oeuf est une coque de fibre de verre recouverte de mousse et de tissu. Avec la même structure que la chaise Egg, le modèle Swan est installé dans le hall d’entrée de l’hôtel. Son nom Swan, qui signifie cygne en anglais, vient de sa forme de profil qui fait penser à un cygne. Confortable et esthétique, ce siège s’est décliné en canapé et reste une figure emblématique du design industriel actuel.
Designer français reconnu, Jean Prouvé s’est fait un nom dans le monde de l’habitat, avec la création de maisons industrielles comme la maison des Jours meilleurs, qui restera au stade du prototypage.
Son style est assez caractéristique, avec des meubles en tôle pliée et des pieds compas aux tables, aux chaises et aux canapés. D’après la page Wikipédia dédiée au designer, ses créations auraient une forte valeur et seraient très prisées par les collectionneurs. La banquette est évaluée autour de 60 000 euros.
De nationalité américaine, George Nelson est une figure majeure du design du XXème siècle. En 1956, il a créé le plus célèbre des canapés, qui reste iconique, le Marshmallow sofa.
L’oeuvre originale est composée de coussins circulaires assemblés entre eux par une trame métallique. Ultra moderne, ce canapé ouvre de multiples possibilités. Les coussins en vinyle peuvent être de couleurs différentes, interchangeables et déhoussables.
A son démarrage commercial, il n’y a qu’une centaine de ventes, ce qui laisse sa diffusion très confidentielle. Il a été recommercialisé en 1999 par Herman Miller et connaît un succès important.
Créé en 1954, le canapé Florence Knoll est devenu un basique de l’ameublement tant ce dernier est simple et polyvalent à la fois. Cette jeune femme designer va révolutionner le monde de l’entreprise, avec sa planning Unit, qui permet à une société de définir son identité, en fonction de l’aménagement des locaux.
Avec une structure en bois massif, ce canapé est confortable, grâce à ses coussins en mousse, qui donne un effet capitonné. Il est toujours édité par la société Knoll à plus de 10 000 $.
En matière de décoration, le Grand Nord est aujourd’hui la tendance dans tous les magazines et les salons. Ce sont les années 50 à 70 qui inspirent les tendances actuelles.
Le canapé est souvent fait de matériaux bruts comme le bois au naturel. La structure est souvent bien visible au niveau des pieds et des accoudoirs. Designé par Arne Vodder, dans les années 60, cette banquette 3 places est sobre de part sa forme, avec des coussins plats, des angles pointus et des accoudoirs à vif.
Si les couleurs neutres comme le beige, l’écru ou le taupe sont en raccord avec le style nordique, le canapé peut avoir des couleurs vives.
En fonction des modèles, la sobriété peut être de mise, avec un design épuré et des lignes droites. Toutefois, le style scandinave est réinterprété avec un aspect cocooning. Avec des accoudoirs en tissu et des pieds obliques, le canapé peut être coloré ou du moins, y ajouter des touches, sous forme de gros coussins colorés en maille ou en fausse fourrure.
Avec l’influence du pop art, les années 60 suivent le mouvement des fifties, avec une profusion de plastique moulé et de mobilier aux formes rondes. Le canapé occupe une place majeure devant la télévision.
Hautes en couleurs, les années 70 sont marquées, en matière d’ameublement, par des couleurs vives comme le orange ou les motifs psychédéliques. Comment ne pas évoquer le tabouret Tam Tam d’Henri Massonet ? Avec une forme ronde et des courbes, le canapé se veut à la fois moelleux, confortable et coloré.
Designer danois qui a collaboré avec Arne Jacobsen, Panton est mondialement connu pour sa chaise éponyme. Monobloc, en fibre de verre, elle est sans pieds et empilable. Cette chaise est moulée selon un procédé de fabrication spécifique.
Le canapé Cloverleaf est assez réputé dans le sens où il est très modulable. Designé en 1969, il est exposé pour la première fois en 1970 à Cologne. Ce canapé se place au centre d’une pièce : les personnes peuvent à la fois s’asseoir, de part et d’autre, sur des sièges pour se parler face à face. Avec une ligne qui ondule, le canapé offre une allure contemporaine et moderne.
Sous ses faux airs de canapé-couette, le modèle Strips a été créé dans le courant des années 1970, par Cini Boeri, designer italienne. Ce dernier arrive après le succès foudroyant du canapé Serpentone qui reste un emblème, avec des disques de mousse collés entre eux.
Le canapé Strips a une assise extrêmement épaisse et un dossier ultra bas. Entièrement déhoussable, c’est un convertible dont la housse sert de couette. Polyvalent, il permet un gain de place en tant que canapé-lit.
Designé par Pierre Paulin en 1971, le canapé Pumpkin a connu les honneurs de la République, en siégant dans les appartements privés de Georges Pompidou à l’Elysée. En forme de citrouille d’où son nom, le canapé a un confort optimal avec une bonne densité de mousse.
Pierre Paulin a également créé le canapé Elysée, simple et épuré, qui était placé dans le fumoir bibliothèque de l’époque. Minimaliste, il est un basique intemporel que la marque Ligne Roset a reconstitué sur le modèle des croquis d’archives de Pierre Paulin.
A l’approche des années 80, on voit apparaître des formes plus travaillées, avec le canapé Poltrona di Proust. En 1978, il est créé par le designer Alessandro Mendini. Fantaisiste, il est résolument baroque, voire un brin rococo.
Iconique, ce grand fauteuil reprend les codes de la bergère version Louis XV, avec des nouveaux matériaux, comme le polyéthylène. Son revêtement est multicolore, à la manière du pointillisme, dont le peintre Seurat était la figure de proue. Très travaillé et coloré, il se situe entre le trône et le canapé, en raison de sa taille, ses ornements sculptés et ses accoudoirs imposants.
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